top of page
Afra Sound Stars... en 1O questions !
​

​

    1. Ket Hagaha, quand et comment est né Afra Sound Stars ?

​

Afra Sound Star est né du groupe Liberdad Africa. Ce groupe réunissait une quinzaine de personnes qui variaient au gré des motivations et des possibilités de chacun. On y chantait à la gloire de la révolution. J’ai rejoint Libertad Africa dans les années 80. Un noyau, composé de ses plus jeunes membres, s’est rapidement formé et l’idée de fonder un groupe « fixe » a éclos, avec l’envie de nous distancer un peu du passé et de faire une autre musique, plus universelle, africaine toujours, mais pas que. Le nom du groupe Afra Sound Star témoigne de cette aspiration. Nous avons choisi un nom anglais, qui ne reniait pas notre appartenance à l’Afrique et à l’Angola.

​

    2. Vous êtes à la fois claviériste, chanteur, auteur-compositeur et arrangeur. Quels sont les autres membres d’Afra Sound Stars ?

 

Le groupe, dans sa dernière mouture, se compose de moi-même et des musiciens Pop Show, Tubaron, N’Sherif, Gato et Groove. Nous jouons bien sûr tous de nos instruments privilégiés, mais aussi tour à tour, chanteur, auteur et compositeur. Je suis fier d’avoir arrangé la plupart de nos titres, et aussi d’avoir composé certains de ceux qui sont encore dans les mémoires aujourd’hui.

 

    3. Revenons un peu en arrière. L’Angola a souffert d’un long moment de guerre. Le groupe Afra Sound Stars en a-t-il été affecté ?

 

Bien sûr ! Nous avons été enrôlés dans l’armée, avec la chance de rester ensemble, avec vos instruments. Le gouvernement était conscient de notre apport aux troupes, nous jouions pour eux, aux éphémérides, aux dates clés du pays. À un certain moment, nous avons ressenti une volonté politique de briser notre popularité, qui a finalement joué pour nous. Le peuple a besoin d’idéaux culturels et de figures artistiques quand il souffre.

Notre premier album a d’ailleurs vu le jour pendant notre « période militaire ».

 

   4. Quand le départ d’Angola est devenu inévitable, quel a été le chemin du groupe ?

 

Après avoir assis notre notoriété en Angola, il nous est apparu que le gouvernement de l’époque n’était pas prêt à nous soutenir. Nous étions, par notre musique et notre créativité, en désaccord avec la politique culturelle du moment.

Nous avons alors traversé trois époques : l’époque brésilienne, l’époque portugaise et l’époque belge. Dans ces pays, nous avons diversifié nos publics et enregistré nos albums, sept à ce jour.

​

   5. Vous avez énormément voyagé. Quels artistes avez-vous côtoyé ?

 

Avec le groupe ou personnellement, j'ai eu le bonheur de croiser de nombreux artistes angolais et d’autres de tous horizons sur de grands festivals, notamment Papa Wemba, Manu Dibango (Polé Polé festival à Gand en Belgique), Chico Cesar (Allemagne), Youssou N’Dour (Suisse), Gilberto Gil, Olodum (Brésil), Sarah Connor (MTV Live Show), Roland Van Campenhout (Belgique)…

​

   6. La presse angolaise vous compare aux Beatles et qualifie votre groupe de « mythique », ce n’est pas rien ! Comment l’expliquez-vous ?

​

Cela relève sans doute de notre attitude. Nous étions jeunes, rebelles, passionnés, heureux de jouer et de partager, autour d’une musique pop/rock peu commune en Afrique !

Les jeunes mais aussi les moins jeunes aiment s’identifier à ceux qui se singularisent, osent et offrent une forme de renouveau et d’espoir.

​

   7. Vous comptez sept albums votre actif ? Pouvez-vous les citer ?

​

- Afra Sound Stars (LP, Album) / Inald, LD-004-AG, 1986 ;

- Saparam (CD, Album) / Dualsom, 1991 ;

- Ydebele (Tape) / Dualsom, 1992 ;

- Absaite (CD, Album) / Disconorte / Soproson, DCD1022, 1993 ;

- Soko Soke (CD, Album) / Crossover Production, C02, 1995 ;

- Nação Mùsica (CD, Album) / Afra Production avec le soutien du Ministère de la Culture d’Angola, 2007 ;

- Kilapanga – (CD Album) / KaLuanda Sounds, 2015.

​

   8. Quel est votre meilleur souvenir personnel de votre collaboration à Afra Sound Stars ?

​

Il y en a plein ! Ce que je retiens c’est notre positivité ! On a tant fait avec si peu de moyens ! Notre force tenait de notre envie d’y croire. Avec le recul, cela me paraît naïf, innocent, mais vraiment justifié.

​

   9. Avez-vous des regrets ?

​

Nous avons fait des choix difficiles. De grands professionnels nous ont plaints de ne pas être, par la force des choses, toujours au bon moment et au bon endroit. On peut toujours rêver à plus, mais je n’ai pas de regrets. Je suis très fier, comme mes collègues, de nous savoir toujours dans les cœurs angolais !

 

  10. Le groupe est presque quadragénaire ! Que pouvons-nous lui souhaiter ?

 

De continuer, si c’est possible. D’être encore mieux connu… Il me semble qu’Afra Sound Stars n’a pas fini son histoire.

​

bottom of page